Cette semaine, c’est un article un peu spécial, je suis en vacances, en Savoie.  Nous passons de supers moments en famille, nous aimons cette station parce que nous la connaissons bien, les gens sont très sympas , accueillants bref… J’adore (c’est subjectif évidemment , la plupart des stations sont très très bien j’en suis certain ).

 

Alors vous allez me dire, heu ok mais le lien avec le management, il est où… ?Cool , c’est les vacances , j’y arrive 😉.

 

 

Cette année mon épouse et moi avons posé la question à notre fils pour voir s’il préférait suivre les cours de snowboard en collectif ou en particulier ( j’espérais secrètement, vu le prix, qu’il allait opter pour le collectif) et il a choisi le particulier 😥.

 

On ne revient pas sur sa parole, on propose, il fait un choix et on assume (c’est être congruent) ,on est aligné avec sa pensée, sa parole et ses actes. ( Parenthèse, les nouveaux managers bienveillants sont congruents).

 

J’arrive à mon explication. Pourquoi il ne voulait plus suivre de cours collectifs, et bien parce qu’il se sent stressé vis à vis des autres, il se compare et s’il fait moins bien, il est déçu de lui. L’année passée, en fin de séjour, il a reçu une médaille mais d’un niveau supérieur à celui qu’il méritait réellement de recevoir. Cela veut dire que si je l’avais inscrit de nouveau à un cours collectif équivalent au niveau supposé obtenu et bien il aurait encore été plus frustré (ça on ne le savait pas évidemment). Il se peut que dans un cours collectif , vu le nombre d’élèves, il y ait des erreurs d’appréciation.  Cela étant dit certaines personnes vont préférer un cours collectif pour l’ambiance par exemple si elles ont des amis dans ce cours et surtout si elles débutent car elles préfèrent se fondre dans la masse , c’est bien normal. C’ est aussi rassurant de voir que ce n’est pas facile pour les autres non plus.

 

Cette année, il est donc seul avec un moniteur et en 2h de cours seulement, il a réussi à récupérer le niveau qu’il avait en partant l’année passée et en plus, le moniteur nous a dit qu’il allait tenter de lui faire passer le test de 1er niveau adulte (pour info, il a 10 ans). Aīe, lui qui espérait ne pas passer de test, il ne va pas être content et bien sachez qu’il  parle tous les soirs de ce qu’il va faire le lendemain, il s’entraîne pour ne pas décevoir son professeur.

 

Le moniteur qui est malgré tout, un vendeur et le manager de mon fils, a réussi à créer chez lui un objectif : SMART.

Spécifique : il sait qu’il prépare un brevet et en plus il sait quel brevet.

Mesurable : il a la liste de toutes les figures qu’il doit pouvoir exécuter.

Atteignable : Il a la volonté pour le faire et le niveau qu’il a, lui permet d’y croire

Réaliste : Avec 2h /jour en cours particulier c’est réaliste (selon le moniteur)

Temporel : Dans une semaine cela doit être atteint sinon on reporte le test à l’année prochaine.

 

Je tenais juste à préciser que mon fils m’a dit:” papa , je ne veux plus passer de brevet, je stresse trop et je ne me sens pas bien”. Je lui ai dit que c’était ok pour moi , car on est en vacances et les tests c’est pour l’école.

 

 Et maintenant c’est lui qui décide de le passer.😮.

 

On va quitter les montagnes quelques minutes pour revenir au bureau.

Le moniteur c’est vous, les élèves sont vos collaborateurs.

 

Comme un moniteur de ski, vous allez devoir donner des cours collectifs, mais aussi des leçons particulières. Vous devez connaître vos collaborateurs pour pouvoir déterminer s’ils sont plus collectifs ou individuels. Je vous renvois au modèle DISC. Les D et les I aiment généralement bien parler devant des groupes c’est souvent moins le truc des C et des S.

 

 Vos cours collectifs sont vos réunions d’équipe et vos cours particuliers sont les réunions en tête à tête que vous avez avec vos collaborateurs. Ceux qui sont moins collectifs auront tendance à vous livrer plus leurs idées si vous êtes seul avec eux. Ils vous livreront plus leurs craintes et leurs doutes. Certaines personnes  ont aussi de bonnes idées mais les exprimer en public c’est pas leur truc.  En organisant des réunions hebdomadaires de 30 min avec chaque collaborateur, vous allez leur permettre de vous parler plus franchement et ils ne se sentiront ainsi pas relégués au second plan. C’est ça être bienveillant.

 

Bref, vous aurez donc des objectifs de groupe et vous devrez donner aussi des objectifs particuliers à vos collaborateurs et pour cela utiliserez des objectifs SMART différents en fonction du niveau de chacun.

 

Vous devrez connaître vos collaborateurs, professionnellement et un peu aussi la sphère privée (un peu comme si vous étiez ensemble sur un télésiège). Cela ne dure que le temps de la montée mais après vous connaîtrez un peu mieux cette personne.

 

Vous donnez certainement déjà des cours collectifs, mais donnez-vous des leçons particulières ?

 

J’ai encore une anecdote à vous raconter. Revenons un instant en Savoie, où au restaurant, nous sommes à table, et venons de passer notre commande. Arrive le plat. Horreur pour moi, je suspecte que mon plat est rempli de coriandre, je demande à mon épouse de confirmer cela, ce qu’elle fait immédiatement. Je pense pouvoir manger a peu près tout (en alimentation classique) sauf 2 choses le céleri-rave cru et la coriandre. J’appelle la serveuse, qui se confond en excuses. Elle a en effet oublié de préciser que le plat contenait de la coriandre fraîche. (C’est la pire pour moi) . Je veux de suite stopper son malaise et je lui dis “que j’ai oublié aussi de demander” (on partage ainsi la faute). Je lui dis qu’il n’y a rien de grave, je ne suis pas tombé malade. On me remplace le plat.

 

Il n’y a pas eu de malaise dans le restaurant, j’ai gardé un ton neutre. Problème résolu la personne n’a pas été agressée verbalement, et il n’y a pas eu de tension. Personne n’a perdu la face.

 

Une autre expérience, à côté de nous un monsieur et sa fille s’installent. Ils commandent et on leur apporte les plats.

Le monsieur s’arrête et appelle le responsable de salle en lui demandant s’il y avait bien du fromage dans son plat ce que le serveur confirme et là il signale qu’il l’avait bien précisé à la commande qu’il n’en voulait pas et que ce n’est pas normal…. Bref le ton est monté et finalement il y a eu un malaise dans le restaurant. En effet, il y a eu une erreur et la cuisine est en tort mais je pense que cela aurait été aussi efficace s’il avait communiqué cela de manière plus discrète avec un ton neutre. Il n’y aurait pas eu de malaise et personne n’aurait rien remarqué.

 

Nous avons eu aussi une serveuse qui n’est pas très sympathique, elle ne dit pas facilement bonjour, elle sert les plats avec brutalité et n’est pas très agréable quand elle parle. Le problème c’est que, à elle seule, elle donne une très mauvaise image du service.

 

Pourquoi je vous parle de ça.

Dans les deux cas, votre équipe peut commettre des erreurs, elle ne sont certainement pas volontaires. Cela ne sert à rien de hurler , ni de piquer une colère contre les personnes, vous devez juste signaler l’erreur et demander pour la corriger. Les personnes qui travaillent pour vous , vous seront ainsi reconnaissantes. Et je vous assure qu’elle feront tout pour que cela n’arrive plus la prochaine fois.

 

Autre chose, ne faites pas de remarques désobligeantes devant d’autres personnes c’est très mauvais. Personne n’aime perdre la face. Si vous avez une remarque à faire ( en management on appelle cela un feedback) faites le discrètement et sur un ton neutre. La personne vous respectera plus pour votre bienveillance que pour votre colère.

 

Concernant la serveuse désagréable, il faut lui faire un Feedback car, à elle seule, elle sabote le travail des autres.

Il faut avoir des réunions en tête à tête afin de trouver pourquoi elle est comme cela. Si au bout de plusieurs tentatives cela ne change pas. Vous devez vous séparer de cette personne. Cela sera certainement au final un bien pour elle, pour vous et surtout pour les autres collaborateurs.

 

 

En cas de problème ce n’est certainement pas aussi grave que vous le pensez, attention à gérer vos émotions. Keep cool .. Faites un feedback sur un ton neutre pour respecter la personne et ne pas créer de malaise.

Si cette personne persiste après plusieurs feedback et réunions en tête à tête et ne montre pas de volonté au changement, vous devrez vous en séparer. Vous devez respecter les autres collaborateurs qui sont motivés et qui veulent faire progresser l’équipe. C’est comme une pomme pourrie vous devez l’enlever pour éviter qu’elle ne contamine les autres fruits. Être bienveillant c’est aussi penser aux autres qui subissent et montrer que vous avez vu clair et que vous avez agi pour leur bien à eux aussi.

Si vous licenciez un collaborateur, nayez pas peur de dire aux autres membres  tout ce que vous avez entrepris pour aider cette personne avant de devoir rompre son contrat. Cela les rassurera et ils sauront qu’en cas de coup dûr, ils pourront compter sur vous pour les aider.

 

Alors managez avec bienveillance

(PS:Merci à celles ou ceux qui partagent les articles, cela me pousse à continuer dans cette direction)

Philippe