Avant de commencer je tenais à m’excuser, parce que j’ai pris un peu plus de temps que d’habitude pour écrire cet article. Je vous prépare une surprise mais j’en parlerai plus loin dans cet article.
Pour apprendre il faut échouer
Il est 13h00, mon téléphone Skype sonne, c’est un collègue du support qui m’appelle pour me dire qu’une utilisatrice est vraiment fâchée car elle devait récupérer son ordinateur portable pour 10h30, il est 13h00 et il n’est toujours pas prêt. Comme ce laptop a passé une bonne partie de la matinée chez nous dans notre service, avant de remonter au support, il veut que j’explique à la dame pourquoi cela a pris plus de temps que celui prévu.
Fort, de ma dernière lecture, sur comment influencer (en toute bienveillance) les gens, je monte à l’étage du support , je prépare mon plus beau sourire, je me répète mentalement d’éviter le regard fuyant, et d’avoir une parole fluide et un ton neutre.
Je rentre dans la pièce, la “cliente” est démontée, je lui souris, je me présente avec une voix calme et assurée , je la fixe dans les yeux et puis j’entends dans mon dos la réflexion suivante
-Tu vois, Philippe, on fait tout ce que l’on peut pour l’aider, mais madame n’est pas contente parce qu’on est un peu en retard”
Et, elle de répliquer:
-Un peu en retard, 2h30 de retard c’est ça pour vous un peu de retard
Bref, me voilà malgré moi en plein centre d’une guerre civile avec un “saboteur” dans notre camp. Je pensais résoudre un conflit et la personne du support lui , il cherchait un allié. Voilà comment, je me suis fait avoir.
Mais pourquoi faut-il échouer ?
Dans l’exemple ci-dessus, (réel et malheureusement vécu). J’étais trop sûr de moi. J’ai lu quelque chose dans un bouquin et hop je le mets en pratique et évidemment ça ne marche pas. Il y a quelque temps, j’aurais même abandonné, en me disant,
-Ouais heu, cela ne fonctionne pas ce truc !
En fait c’est parce que je manquais d’expérience.
L’échec c’est mal.
Dans notre société, nous avons tendance à comparer nos réussites et pas nos échecs.
Comme nous l’avons déjà vu, c’est important de trouver ses talents. La peur de l’échec est notre ennemi, nous ne commençons même pas certaines choses car nous avons peur d’échouer. Même si la peur au ventre, nous sommes passé à l’action, notre inconscient, en nous sabotant, va très vite nous remettre les pieds dans les pantoufles en ciment de notre zone de confort. Nous avons tendance à prendre l’échec comme une affaire personnelle alors qu’en fait, l’erreur que nous avons commise est lié à l’objet de l’échec pas à nous-même. Ce n’est pas nous qui sommes en échec, c’est l’action que nous avons commis qui est en échec. C’est cependant assez contre-intuitif de dire pour réussir, tu dois rater 🙂
Dans certaines émissions de télévision, on présente toujours les personnes qui ont réussi comme des gens sans failles, qui transforment tout ce qu’ils touchent en or. On parle très rarement de leurs échecs, de leurs doutes. En fait, ils sont comme vous et moi, ils ont des doutes, des faiblesses mais surtout ils ont un talent. Ils ont le talent de se remettre en question et ainsi de pouvoir avancer.
Obsédé ou obstiné
Cela dit, il ne faut pas confondre obsession et obstination. Souvenez-vous du petit jouet mécanique de votre enfance qui cognait sans cesse contre le mur jusqu’à ce que la fin de tension dans le remontoir l’arrête finalement dans son élan. L’obsession n’amène souvent rien de bon, il faut la détecter sinon, comme le jouet, vous irez droit dans le mur. Si vous avez des doutes, demandez aux autres de vous aider à y voir plus clair. Faites confiance aux autres pour vous remettre sur le bon chemin. Apprenez à faire un pas de côté, vous ne devez pas nécessairement faire demi-tour.
Si vous avec la conviction que votre idée est valable, alors allez-y jusqu’au bout.
Je n’ai pas échoué. J’ai simplement trouvé 10.000 solutions qui ne fonctionnent pas.
Revenons à la dame à l’ordinateur portable.
Cette personne (je l’ai appris par la suite), ne voulait pas nécessairement que l’on lui rende son ordinateur à l’heure. Mais on aurait dû la prévenir ou lui demander son avis. Par exemple lui demander, si elle était d’accord de rester plus tard et d’attendre que le travail soit fini.
Elle n’était pas dans le même niveau de vision que moi.
J’étais dans une vision rationnelle et factuelle : si on ne résout pas le problème cela ne va pas marcher, peu importe le temps que cela prend, il faut trouver une solution.
Elle était dans l’émotionnelle, : On se moque de moi, je ne suis pas importante, pour eux je ne compte pas, je suis en colère parce que je ne compte pas. Voilà pourquoi cela n’a pas fonctionné ( C’est la vraie raison car elle a envoyé un message en expliquant pourquoi elle était en colère).
Apprendre par l’expérience ou utiliser les échecs pour comprendre son échec
William G. Chase, et Herbert Alexander Simon, deux psychologues américains, on fait une expérience en 1973.
Ils ont créé artificiellement une partie de jeu d’échecs avec 28 pièces sur l’échiquier.
Le but de l’expérience était de vérifier si l’était possible de mémoriser une partie d’échecs et de pouvoir après la reproduire, sur un échiquier vide, juste à l’aide de la mémoire visuelle.
Le temps de mémorisation était d’environ 5 secondes
Ils ont demandé à 2 catégories d’individus de faire l’expérience.
1 : les novices en échecs
2: les experts en échecs
Résultat les novices ont replacé 4 ou 5 pièces et les experts ont replacé environ 20 pièces.
Pour eux le résultat ne provenait pas du fait que les experts avaient une meilleure mémoire visuelle mais simplement qu’ils avaient plus d’expérience du jeux et des parties.
Pour valider leur théorie, ils ont voulu pousser l’expérience plus loin.
Ils ont placé 26 pièces sur l’échiquier mais d’une manière complètement aléatoire sans simuler une vraie partie.
Le résultat fut concluant, les experts n’avaient plus du tout l’avantage sur les novices car ils ne pouvaient pas déduire l’emplacement des pièces par expérience.
Comment apprendre le plus possible ?
Le seul moyen d’apprendre est d’utiliser nos sens. Le maître d’échecs utilise sa vue pour mémoriser, le maître parfumeur utilise son nez, le cuisinier utilise le goût. On devient expert dans un domaine grâce à ses recherches, et son expérience.
Si vous avez encore un doute, répondez à cette simple question : faites-vous plus confiance à un jeune chirurgien ou alors au chirurgien plus expérimenté ? Pourtant, ils ont fait les mêmes études et les nouvelles techniques sont plus fraîches dans l’esprit du jeune chirurgien.
J’aurais pu vous poser cette même question avec le pilote d’avion.
Si vous voulez devenir un expert, prenez des risques (calculé certes ) mais faites comme je l’ai fait avec la dame à l’ordinateur portable essayez, échouez et recommencez.
Résumé:
1 Apprenez des meilleurs, profitez de leur expérience.
2 Faites-vous votre propre expérience.
3 Partagez avec les autres votre propre expérience
4 La boucle est bouclée.
Important
PS: ah oui, j’allais oublier. Je me suis rendu compte que beaucoup de personnes utilisent à merveille les outils classiques de gestion d’équipe, de management, gestions du temps, planification, diagram de Gantt et vous êtes certainement bien meilleurs que moi dans ce domaine. J’ai cependant constaté que dans mon entourage certains managers ne prennent pas en compte les personnes, les émotions , les talents, etc. Je me suis dit que j’allais créer un eBook et je vais le partager GRATUITEMENT (je veux moi aussi boucler la boucle). Dans cet eBook, je vais partager avec vous les astuces, mes idées, ainsi que la méthode que je suis en train de mettre en place pour manager différemment, efficacement et avec bienveillance.
J’ai encore 2 prochaine articles en préparation. Cela sera la suite de celui-ci :
1 Comment apprendre à apprendre
et le second:
2 Parlez-vous le reptiliens ?
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Encore un très bon article Philippe. Bravo ! continuez…a échouer comme cela 🙂
Merci beaucoup, c’est très encourageant. C’est très important pour moi d’essayer d’apporter une valeur ajoutée.
Encore un excellent article Philippe. Tous vos conseils me sont tellement utiles dans ma vie professionnelle.
A bientôt.